Je suis une fan de Dave Ramsey. Ce qui ne m’empêche pas de ne pas toujours être d’accord avec lui. Fin cinquantaine, américain, républicain au point d’en être libertarien, full-on chrétien jusqu’au bout des ongles… évidemment qu’on ne peut pas être d’accord sur tout.
Dans son émission de radio, qui roule depuis plus d’une vingtaine d’années, les gens lui demandent conseil. Et comme un papa sévère qui a toujours raison, il professe la bonne parole… financière.
Au grand nombre d’interlocuteurs, la plupart se sont enlisés doucement dans une situation financière impossible. Pour certains, la balance était déjà en leur défaveur avant qu’un accident, un divorce, ou autres, la fasse définitivement pencher du côté de la faillite. Mais pour ceux dont le processus se fait plus indûment, il y a souvent un point commun à leurs situations.
Je vais vous donner un indice, ça roule sur quatre roues…
Le deuxième plus gros achat qu’un individu fera dans sa vie, après la maison. Et contrairement à cette dernière, qui te demande une mise de fond importante, une pré-approbation à la banque, un magasinage de longue haleine et de longues discussions, il semble que la voiture, elle, demande moins de jus de cerveau.
Et là, avant que vous ne m’accusiez de vous juger du haut de ma tour d’ivoire, sachez que ma dernière voiture, je l’ai acheté en une soirée, alors que j’allais juste « checker pour voir » chez Toyota. Donc, vraiment, je n’ai pas de leçons à donner, mais seulement de l’expérience à partager.
Ce qui m’a sauvé de la ruine financière, c’est que je ne suis pas intrinsèquement attirée par une voiture pour son statut, ce qui fait que j’ai opté pour un modèle très économique. Mais quand je pense à toutes les économies que j’aurais pu faire si j’avais réfléchi un peu plus, je m’en mords les doigts.
Là où j’ai été chanceuse, c’est que même neuve, ma voiture répondait à la règle suivante :
Ne dépense pas plus de la moitié de ton salaire pour des choses qui perdent de la valeur.
(Et là, j’ai l’impression que quelques-uns d’entre vous ont commencé à calculer.)
Malheureusement, quand un être humain de base (appelons-le Jacques, mes excuses à tous les Jacques de cette planète) s’achète une voiture, il s’attarde nettement moins à la valeur totale de la voiture qu’au montant des paiements qu’il fera.
Et pour le concessionnaire, un paiement hebdomadaire de 96$ est beaucoup plus facile à vendre que s’il dit le prix total de la voiture. Plus intérêts, car si Jacques achète la voiture par paiements, il paie des intérêts allant de 0,99% jusqu’à près de 20%, tout dépendant de son crédit.
Et là je vous vois, vous tous qui brandissez vos 0% d’intérêts, mais qui n’ont pas considéré le deal que vous auriez certainement eu si vous seriez arrivés avec l’argent cash.
Et d’ailleurs, pourquoi prend-on plus de temps à magasiner la couleur des bancs qu’à vérifier si, pour la même voiture, nous ne pourrions pas obtenir un meilleur deal ailleurs ?
Non, mais c’est vrai, si je mets 5 heures à visiter un autre concessionnaire, ou à demander à des banques de m’accorder un prêt auto à intérêts réduits, mais que ce cinq heures me sauve 2000$, il me semble que c’est du temps foutrement bien investi.
En chute libre
Mais là, on parle d’acheter une voiture neuve, ce qui n’est déjà pas la meilleure idée du monde, financièrement parlant.
Car comme dirait Pierre-Yves McSween dans son entrevue accordée aux Francs-Tireurs, “ça me fait plaisir que les autres s’achètent des voitures à 40 000$, pour que je puisse les racheter quelques années plus tard, à 8000-9000$.”
La valeur d’une voiture déprécie à la vitesse de l’éclair. C’est d’ailleurs pour ça que cette dette est si dangereuse. Si vous vous retrouvez endettés de 40 000$ et que la faillite vous guette, la vente de votre voiture ne vous rapportera que des miettes.
Même au Québec, dans notre climat aride, acheter usagé reste la meilleure option. On évite la dépréciation si on accepte de ne pas rouler dans le dernier modèle de l’année.
De toute façon, le côté tout nouveau tout beau d’une voiture disparaît assez vite.
Les craintes du consommateur par rapport au marché de l’usagé ne font tout simplement pas de sens économiquement. Même si j’achète une reprise de location, que je la fait inspecter de fond en comble, que je fais quelques réparations, cela n’égalera tout de même pas la valeur mise sur un modèle neuf.
Quelques trucs
Beaucoup d’entre nous se mettent le doigt dans l’engrenage au moment d’acheter une voiture.
Voici donc quelques questions à se poser avant de mettre sa signature au bas d’un contrat :
1- Quels sont mes besoins ?
Et là attention, je ne parle pas de mes besoins du genre : “Oh, de temps en temps, avec les boys, on part les six ensemble avec notre équipement de camping et nos vélos de montagne, donc ça me prend clairement un minibus.” Je parle des besoins quotidiens, qui comprennent 95% de l’utilisation de la voiture.
2- Est-ce que mes besoins risquent de changer dans les prochaines années ?
Dans les cinq prochaines années, allez-vous déménager au centre-ville ? Allez-vous avoir des enfants ? Croyez-vous que votre futur emploi vous fournira une voiture ? Risquez-vous de perdre votre capacité de conduire ? Posez-vous les bonnes questions.
3- Pourquoi ai-je l’impression d’avoir “besoin” d’un modèle en particulier ?
Vous servez-vous de votre voiture comme d’un filtre Instagram. Je veux dire, vous servez-vous de votre voiture pour renforcer votre estime et projeter une image spécifique de votre personne. Si c’est le cas, interrogez-vous. Est-ce que réellement, cela fera une différence sur la perception des autres ? Sur la vôtre ?
Non, désolée de vous l’apprendre, mais l’immense majorité des gens sur cette planète se fiche de votre voiture. Mais si cela vous tient tant à coeur, rien ne vous empêche de louer ladite voiture de vos rêves pour une journée et d’aller flasher autant que vous voulez. Oui c’est cher, mais ça tombe bien, vous venez de sauver des dizaines de milliers de dollars en ne l’achetant pas.
4- Quels sont vos “non-négociables” ?
Perso, c’était assez simple : économique, air climatisé, transmission manuelle et une autre couleur que noire ou grise (si vous saviez à quel point je cherche moins mon char dans le parking :).
Quels sont les vôtres ?
5- Ai-je essayé de négocier ?
Pneus d’hiver gratuits, changement d’huile, inspection gratuite, rabais au comptant, etc. Ai-je vraiment pris le temps de négocier ?
En terminant…
La voiture est un sujet assez important en finances personnelles. C’est pourquoi ce ne sera pas le dernier des articles à ce sujet. Je vous annonce tout de suite qu’il y aura une suite, alors n’hésitez pas à me laisser vos commentaires.
J’ajouterais que l’étape 0 est de regarder votre budget et de calculer votre taux d’épargne 🙂
Si tu n’as pas d’argent pour cotiser à ton REER ou CELI, tu n’as certainement pas d’argent pour acheter une automobile neuve!
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Bien d’accord 🙂
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Je connais très peu de gens qui ont les moyens de s’acheter une voiture neuve, mais quand les concessionnaires présentent un prix à la semaine, ou aux deux semaines, ils créent l’illusion qu’on en a les moyens. 😦
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