Je ne sais pas si je peux me déclarer écologiste, ou verte. Je n’en suis pas si sûre. 

De là à dire que la cause environnementale ne m’attire pas, il y a un pas. On n’organise pas une manifestation contre la pollution à Sainte-Brigitte-de-Laval à l’âge de 6 ans si on a pas un peu l’amour de la planète. (Pour ceux qui se posent la question, la manifestation a attiré 4 personnes. Un vrai succès 🙂

Ce que je veux dire, c’est que rarement l’écologie ne s’est trouvé au sommet des facteurs décisionnels. 

Je suis écolo par le portefeuille et par paresse.

Aussi par horreur du gaspillage. 

Sans que ce soit au coeur de mes préoccupations, mon style de vie s’est verdifié au cours des dernières années. Et la raison de ce changement, et bien, c’est la frugalité. 

Quand on ne ressent pas le besoin d’acheter ce dont on n’a pas besoin, on réduit le risque de jeter ce qu’on n’a pas utilisé. 

Depuis que mon budget bouffe est hyper-serré, je pense que je ne jette que 5% de ce que j’achète à l’épicerie. Mon frigo est rarement plein, je sais exactement ce qu’il renferme. Et il est rare qu’une expédition spéléologique du congélateur mène à un sac de poubelle plein. 

Je fabrique mes produits nettoyants. Pourquoi ? Parce qu’un gallon de vinaigre et une boîte de petite vache, ça ne coûte rien pardi. Et ça marche pareil. 

Si je réduis le coût par utilisation et que je réduis le nombre de fois que j’ai besoin de me rendre dans les magasins pour m’en procurer à nouveau, c’est un win pour moi. 

J’adore le fait de ne plus être entouré de millions de marque à la maison : Hertel, Scrubbing Bubbles, Head and Shoulders… Juste le temps de vider tous les produits que je possédais avant d’en acheter d’autre, j’en ai eu pour presqu’un an. Après, j’ai gardé tous les contenants, décollé les étiquettes. Tout est blanc, noir, transparent, silencieux. 

Le marketing n’est pas bienvenu chez nous. Est-ce que ça me rend écologiste ? Je ne sais pas. 

Mais si c’est le cas, bon dieu que ça coûte moins cher. Et ça m’amène à me questionner. Pourquoi dresse-t-on toujours l’économie et l’écologie l’un contre l’autre ? 

Parce qu’à grande échelle, plus on consomme, plus on produit. Ça fait rouler les business, ça crée des jobs. 

C’est peut-être pour ça que la solution de plusieurs entreprises quand elle subissent la pression écolo, ce n’est pas de changer leurs produits, mais d’en ajouter un nouveau. Le vert, le bio, le biodégradable, le réutilisable…

Le marketing n’est pas bienvenu chez vous, incluant le marketing vert. 

Donc j’imagine qu’à quelque part, je suis une écolo par dépit, une écolo cheap. C’est peut-être pas bon pour la business, mais c’est bon pour le portefeuille. 

Et par la bande, c’est sûrement bon pour la planète aussi.