Pendant
mes études, j’ai travaillé successivement pour deux boutiques de plein air. Je
ne les nommerais pas ici, mais les deux ont été à la fois d’excellents
employeurs ET d’excellentes jobs. J’adorais ça.
Là
où elles se distinguaient, c’est dans la formation de leurs employés. Dans le
secteur des vêtements, une compagnie a pris le temps d’expliquer la composition
des tissus. En sortant de la formation, je comprenais ce que chaque matière
avait de bon et de moins bon. Nylon, polyester, coton, laine et membrane
imper-respirante n’avaient plus de secrets pour moi.
L’autre
compagnie fonctionnait un peu différemment. Les représentants des marques de
vêtements de plein air venaient expliquer ce qui composait les vêtements. Les
grandes lignes restaient les mêmes, mais chaque compagnie avait son nom pour
décrire les différentes membranes et tissus.
Les
deux formations donnaient un bon résultat, mais l’une des deux permettait une
plus grande autonomie. Il ne suffisait que de lire l’étiquette de fabrication à
l’intérieur pour comprendre à quel usage le vêtement était
dédié.
Fac
là, où est-ce que je m’en vais avec une telle introduction ?
C’est
que les banques utilisent un grand nombre de termes pour décrire ce qui
essentiellement devrait rester simple.
GORE-TEX,
Dryvent, Hyvent, Dry.Q, H2No… tous ces noms de produits veulent dire la même
chose : ce sont des membranes qui laissent passer la vapeur d’eau, mais pas les
gouttes d’eau.
Et
il en est de même pour les produits d’épargne et les prêts. Ce qu’on a besoin de
savoir, en tant que client de ces produits, ce n’est pas la différence entre la
ligne de crédit Maximum Flexibilité de banque 1 et la ligne de crédit Flexible
de banque 2.
Ce
qu’il faut savoir, c’est beaucoup plus simple que ça.
Quand
un banquier me pitche des chiffres et des noms, je ne comprends pas. Je me sens
dépassée. Et c’est exactement ça l’idée. C’est la raison pour laquelle un
vendeur de BBQ me dit qu’un barbecue et de 25 000 BTU et l’autre est de 50 000
BTU. Zéro idée c’est quoi un BTU, mais j’imagine que 50 000 c’est mieux que 25
000, non ?
Les
vendeurs profitent du fait qu’on ne comprend pas de quoi ils parlent pour nous
pousser des produits qui leur bénéficient le plus à EUX.
Donc
à quoi on doit faire attention ?
En
gros gros résumé…
Pour les produits d’épargne :
- le taux d’intérêt moyen
- la disponibilité de la liquidité (si j’ai besoin de mon argent, est-ce que je peux l’avoir là là ou est-ce que je dois aller au comptoir, attendre quelques mois, payer une pénalité…)
Pour les investissements :
- le risque
- le taux d’intérêt moyen
- les frais de gestion
- le niveau d’implication de l’investisseur (hands-off ou est-ce que je dois surveiller la bourse tous les jours)
Pour les prêts :
- le taux d’intérêt
- le prêt est-il garanti par un bien ? (maison, voiture… qui peut être saisi si on manque un paiement)
- les modalités de paiement peuvent-elles être modifiées du jour au lendemain, ou est-ce une entente fixe ?
- Y a-t-il d’autres frais reliés ? (pénalités si on rembourse plus tôt, frais fixes, etc.)
Rendu
là, est-ce qu’il reste des subtilités ? Bien sûr!
Mais l’important quand on se trouve devant un vendeur, c’est de comprendre ce qu’il nous dit. C’est de le ramener sur terre un peu. Et la meilleure question à lui poser, c’est :
- En quoi moi, est-ce que j’en bénéficie ? De quelle façon est-ce que c’est adapté à ma situation ?
Souvent,
on a peur un peu devant un vendeur. Il va jouer dans notre insécurité, on ne
veut pas avoir l’air de ne pas s’y connaître.
Et
parce qu’on veut avoir l’air intelligent, au final, on achète quelque chose qui
ne nous convient pas, et là, on a l’air un peu con, n’est-ce pas
?
Une réflexion sur “Comprendre le jargon des banques”