Encore un autre été qui s’envole avec ma jeunesse…
C’est inévitable, à chaque fin d’été, quand le catalogue Yellow se fraie un chemin jusqu’à ma boîte aux lettres, je sens la mélancolie revenir. Pendant quelques semaines, c’est un mélange de nostalgie, de FOMO et d’anxiété qui m’envahit. La première feuille rouge devient un marqueur inéluctable du temps qui passe.
Est-ce parce que c’est la fin d’une certaine insouciance, est-ce un vieux souvenir des rentrées scolaires, ou encore est-ce parce que ma fête revient en octobre ? Probablement un mix de tout ça. Et pourtant, je me souviens d’avoir éprouvé ce même sentiment alors que je commençais à peine à pouvoir développer des souvenirs.
À quatre ans, dans la pelouse, à regarder les nuages, à me dire que jamais ce moment ne reviendrait. C’était mon dernier été de réelle liberté, les prochains seraient encadrés par le rythme des sessions scolaires.
Pourtant, dès que l’automne pointe son frais museau, mon moral change. La routine s’installe. D’un coup, j’ai envie de repartir les mijoteuses, de porter du carreauté et de boire des boissons infectes aux épices d’automne.
Mais d’ici là, c’est une véritable frénésie qui s’empare de mon cerveau. Un sprint final en quelque chose. Une tentative désespérée de retenir de force cet été trop court. En ai-je assez profité ? La question sous-jacente est très représentative de l’obsession de la performance : ai-je réussi mon été ?
Si je cessais d’envisager mon été comme certains voyageurs envisagent leur tour d’Europe, comme une suite d’activités à cocher sur une liste interminable de choses à faire, est-ce que mon blues disparaîtrait ?
Laissez-moi vous dire qu’il n’y a rien de pire qu’un mix de blues et de FOMO pour faire basculer un budget. Autant mon été a-t-il été un succès et m’a rapproché à grandes enjambées de mon objectif, autant ma fin d’été a-t-elle fait exploser ma motivation. Mais en même temps, il est important de se rappeler qu’à faire deux pas en avant et un pas en arrière, on avance quand même.
Bonne fin d’été tout le monde. Et pour ceux qui ont le blues, bien au moins sachez que vous n’êtes pas seuls.